Le point de vue de ma fenêtre
Où s’ancre ce projet, et autres développements imprévus

Où s’ancre ce projet, et autres développements imprévus


Aux fenêtres du confinement. Dès son lancement aux premiers jours de 2020, la pandémie a rattrapé et impacté ce projet, lui donnant une résonance particulière. Avec l’adoption de la bien nommée distanciation sociale et les formes successives de confinement, voici que le fait de regarder le monde par sa fenêtre a pris une actualité saisissante. Les fenêtres sur le quartier auront rarement été autant scrutées, que ce soit avec une sensation d’étouffement ou une curiosité nouvelle pour cet espace miniature. L’ironie est que pour me faire inviter à photographier les gens à leur fenêtre, il a fallu attendre : que l’on ait le droit, puis l’envie, de rouvrir sa porte et la curiosité de partager ça avec un photographe inconnu ! Les prises de vue se sont longtemps faites par à-coups, en louvoyant entre les périodes de repli.

L’individuel et le collectif. Ce projet s’est lancé avec l’appui du TAG, lieu d’expérimentation culturelle implanté à l’orée de la cité de la Grande Borne, à Grigny en Essonne. Inclure à mon projet ces habitants fut ainsi un des premiers enjeux. Dans ce même esprit de travail de territoire, compliqué de tant d’interdits et réticences de toutes sortes, une part de ce travail s’est faite avec des femmes d’un foyer d’accueil à Saint-Priest, près de Lyon. En parallèle, toutes les candidatures individuelles furent les bienvenues, et la galerie s’est nourrie de nombreux portraits réalisés à Lyon (mon lieu de vie) mais aussi au hasard des recommandations, rencontres et déplacements partout en France.
De la diversité. Une certaine mixité d’origines, de milieux sociaux, d’âges, de profils, de types d’habitat s’est fait jour naturellement. Je n’ai jamais voulu faire un projet limité à l’identité d’un quartier mais travailler autour de cette expérience universelle du regard qui s’évade par la fenêtre, qui qu’on soit et où qu’on soit, quels que soient la forme et la qualité de notre lieu de vie… À présent que la saga a trouvé sa cohérence, elle peut se présenter sous une forme arrêtée (exposition, projection, publication…) mais aussi s’ouvrir à encore d’autres participations, en particulier dans le cadres d’actions en partenariat avec des acteurs locaux culturels et sociaux.


Le voisin d’en face a la qualité de passer l’aspirateur torse nu.

Si tu vois loin ton avenir est plus dégagé.

Un vis-à-vis c’est une nuisance, c’est mieux quand y a rien.

Avec un cappuccino saveur vanille je lui ai annoncé près de cette fenêtre qu’il fallait qu’on arrête.