Ça peut sembler un contrepied à mes albums d’échappées de confinement, les compilations passées et futures En rasant les murs… Car voici au contraire un exercice d’acceptation : du calme bonheur qu’il peut y avoir à être reclus et voir le monde cadré par sa fenêtre !
Celles et ceux qui me suivent depuis Irregular savent que de tout temps j’ai commis des « Points de vue de ma fenêtre », mêlant par là hommage à Nicephore Niepce et ravissement contemplatif devant cet écran naturel. Ces temps-ci, dans le cadre d’un projet qui couve, je commence à interroger comme je peux les gens alentour sur leur rapport à leur fenêtre, confinés ou pas… Et après tout, pourquoi ne pas commencer par moi-même ! Je vous fais grâce du monologue et vous en offre la version illustrée, petite opération de grappillage dans mes archives, depuis 2005 jusqu’à la dernière lune. Il y a des vues de mes divers chez moi, bien sûr, ce sont souvent les photos où la banalité est le plus assumée. Et puis quelques lieux de passage où ce rapport entre le dedans et le dehors m’a secoué durablement — pas une question de beauté de la vue, plutôt un étrange ressenti archaïque, un peu comme de revoir par les yeux d’un petit moi-même qui derrière sa fenêtre se sent mi-protégé mi-séquestré…
Notes
[1] Ma première contrainte était de ne conserver que des photos sans un chat, pour ne pas disperser le regard ; eh bien à vue d’œil 80 % de mes photos avec fenêtre comportent un être humain en premier plan, et 10 %… un chat justement, ce fut donc une mission difficile et ça donne à réfléchir… Ma deuxième contrainte était de ne sélectionner que des horizontales pour pourvoir s’immerger dans un diaporama plutôt que de cliqueter dans une galerie, mais là j’ai renoncé, je tiens là mon sujet quasi unique où la verticale s’impose parfois, la faute au cadre, s’pas.
[2] Mise à jour du 10 mai 2020.
Réparer fenêtre, une première collection. Lyon, Paris et quelques ailleurs, 2005-2020.