« Oli li poma »

« Oli li poma »

Pas plus loin que le bout de mon nez, photo © Ernesto Timor
L’aura est proche, Lyon 2024.

Le champagne avait provoqué en Gabriel une totale atonie des membres. Perché sur un pouf rose, il ne pouvait même plus remuer un doigt, seulement contempler éperdument les jambes d’Hermine.
Oli li poma, dit-elle, à sa manière abrupte et charmante.
— Pardon ?
— C’est un proverbe toki pona qui signifie « tout est bien ». Cette langue a été inventée au début du XXI e siècle. Elle ne comporte que 118 mots, ignore la différence entre singulier et pluriel, n’a qu’une seule forme verbale pour exprimer le présent, le passé, le futur, mais conserve la différence entre le masculin et le féminin.

Dominique Paravel, La collection (Safran, 2024).

Afficher/masquer le bavardage...
Drôle de fiction onirique, sur le grand air des aires d’autoroute (pour paraphraser les regrettés Papous) que je ne saurais résumer sans la spoiler. Lisez-la et c’est tout.

Quant à mon illustration, c’est un extrait récent de mon work in progress Orienté objet : objet de peu, trouvé sur la route, sur lequel se raconter des histoires, d’autant plus quand une certaine panique optique s’en mêle…