« Ni début, ni fin »

« Ni début, ni fin »

Photo © Ernesto Timor - Welcome in my tunnel.
Février 2024, Monts du Lyonnais. Irradié.

Nous vivons tant de vies à l’intérieur de la nôtre, des vies plus petites avec des personnes qui vont et qui viennent, des amis qui disparaissent, des enfants qui grandissent, et je ne suis pas sûre de savoir laquelle de mes vies est le cadre dans lequel s’inscrivent toutes les autres. Quand je suis fiévreuse ou amoureuse, tout semble évident, mon « moi » se retire et laisse la place à un bonheur sans nom, un tout dans lequel les détails sont préservés, inséparables et pourtant distincts, comme placés les uns à côté des autres. Après coup, je me rappelle cet état comme un état de grâce. C’est peut-être ainsi que le tout peut être raconté, avec des individus qui, de façon désordonnée, entrent et sortent à travers mon visage. Ni « début », ni « fin ». Aucune chronologie particulière, juste des instants et ce qui y advient.

Ia Genberg, Les détails (Le bruit du monde, 2023).

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Attiré par le magenta de la couverture (un détail comme un autre) puis par l’improbabilité du prénom de l’auteur (Ia), je suis tombé raide de ce récit autobiographique suédois qui en a conquis bien d’autres, et se révèle l’œuvre de quelqu’un d’indubitablement très humain(e). Cerise sur le gâteau (à la cannelle) : avoir dégotté un passage si juste sur ma thématique fétiche, au point de me donner envie de reposter un petit quelque chose en plein été…