À l’époque pas si lointaine où les autorails en livrée rouge et crème dominaient encore la scène ferroviaire, nombre de voyageurs profanes avaient coutume de les appeler improprement « michelines ». Mais depuis déjà bien longtemps elles s’en étaient allées, ces quelques authentiques michelines aux formes étranges, dont le nom faisait bien sûr référence au célèbre fabricant clermontois de pneumatiques dont leurs roues étaient alors curieusement équipées ! Quant aux fausses, naguère infiniment plus nombreuses, elles ont rejoint à jamais les vraies dans la nuit des temps. Les autorails rouge et crème de nos campagnes, tout comme les gardes-barrières, les maisonnettes de passages à niveau ou le « dong » des cloches d’annonce, ont décidément vécu…
Quand les Caravelles (plus sérieusement appelées EAD, éléments automoteurs diesels) étaient sorties, elles aussi arboraient cette livrée aujourd’hui surannée. Et elles seront les dernières à l’avoir portée, elles qui ne sont déjà plus que vaisseaux fantômes…
Les Caravelles, une invincible armada, Philippe Hérissé (La Vie du Rail, hors-série juillet 2009).