« Le présent jamais ne s’épuise »

« Le présent jamais ne s’épuise »

Photo © Ernesto Timor - Soft machine
Avril 2023, Lyon. Des tendresses étranges.

N’offre aucune prise mentale au feu.
Annule le feu en étant toi-même le feu.
À l’intérieur du feu, ne vois que les bons aspects de la vie.
Imagine les femmes de préférence aux flammes.
« Shohar bam-pôporn, shohar nabam-napópom », l’incendie règne, l’incendie ne règne pas.
La mort n’existe pas tant que tu la refuses. Les ténèbres et le feu s’équivalent.
La consolation des femmes t’apporte la clé terminale.
Invente la famille du feu et aime-la jusqu’à la fin. Reste fidèle au clan du feu quoi qu’il arrive.
Ne t’embrase pas, même lorsque le présent s’épuise. Le présent jamais ne s’épuise. Jamais ne t’embrase, jamais ne t’épuise.

Antoine Volodine, Vivre dans le feu (Seuil, 2024).

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Quelques lignes flamboyantes extraites du chapitre « Instructions de base en vrac » dans le dernier livre signé Antoine Volodine (« dernier » c’est la jaquette qui le dit, avec possible facétie sur le sens de ce mot). Les connaisseurs apprécieront l’écho assourdi aux sublimes Slogans signés Maria Soudaïeva et parus 20 ans plus tôt.